Saint ADALBALDE ou ADALBERT comte mérovingien d’OSTREVANT ou d’OST-BANT et d’Artois (le 02 février, jour de la fête de la purification de la Très Sainte-Vierge Marie)

le 02 février, jour de la fête de la purification de la Très Sainte-Vierge Marie, on fête également :

Saint ADALBALDE ou ADALBERT comte d’OSTERVANT ou d’OSTREVANT (Ost-band, Austrebantum, Oosterbant, signifie contrée, lien, bande, ceinture orientale ou de l’est ; au vu de l’implantation traditionnelle des Francs en plaine de Flandre, l’Ostrevent est en effet une « contrée de l’est » (ou plutôt du sud-est de la Flandre) ; en teuton : « Band am Osten ») et comte d’Artois (+ 652) :

ADALBALDE, ADALBAUD ou ADALBERT fut le mari de sainte Rictrude et le fils de Richomir ou Rigomer, patrice des burgondes (Bourgogne) et duc de Franconnie (NDLR : Dux Austrasiorum) sous Dagobert 1er le Grand. Il était un des principaux seigneurs de la cour de Dagobert I et de son fils Clovis II, roi de Neustrie et de Bourgogne ; mais ses vertus le rendaient plus illustre encore que sa noblesse et que le titre de duc ou de seigneur de Douai qu’il paraît avoir porté. Ce franc très noble, possesseur de grands biens dans la Flandre, le Hainaut et l’Artois, éleva de concert avec son frère Erchinoald, maire du palais, l’église de Notre-Dame à Douai.

Carte_Ostrevent2.jpg

blason-de-la-ville-boiry-sainte-rictrudeBlason de la ville Boiry-Sainte-Rictrude (Pas-de-Calais)

Sa mère se nommait Gerberte et était fille de sainte Gertrude ou Geretrude, qui fonda le monastère de Hamage, près de Marchiennes, où elle passa les dernières années de sa vie.

Son père, qu’il perdit de bonne heure (vraisemblablement tué à la guerre sur les marches orientales de l’empire franc, en Franconnie), s’appelait Richomir ou Rigomer, patrice des burgondes (Bourgogne) et duc de Franconnie (NDLR : Dux Austrasiorum) sous Dagobert 1er le Grand. Richomir était le fils de Betton, markgraf de Franconie et comte d’Orléans.

L’un de ses frères, Erchinoald, fut, dans la suite, maire du palais, sous la régence de la reine Bathilde ; l’autre, appelé Sigefroi, épousa sainte Berthe, laquelle, devenue veuve, bâtit le monastère de Blangy, en Artois.

les-amis-de-sainte-berthe-de-blangy-sur-ternoiseSainte Berthe de Blangy-sur-Ternoise (Pas-de-Calais) retrouvant sa fille Sainte Emme.

sainte-berthe de Blangy sur Ternoise2.jpgSainte Berthe de Blangy-sur-Ternoise (Pas-de-Calais) : Elle naquit vers 644 son prénom signifie « clair et lumineux ». Berthe grandit au château de Blangy. De par son père Rigobert elle est une princesse de sang royal. A l’âge de 18 ans en 662.  Elle vit d’une façon simple  dans cette région rurale. Ses parents lui choisissent une compagnie de vie digne de son rang, comme il était d’usage à  l’époque. C’est SIGEFROY, baron d’Auxi le château et cousin de Clovis II que la famille accepte de lui donner comme époux. En dot, Rigobert donne à sa fille le château de Blangy  ainsi que les différents domaines, terrains et seigneuries. De leur union naquirent cinq filles. Les deux dernières  meurent très jeunes. Elle devient veuve en 680. Elle aspire à se retirer dans la solitude et fait bâtir en 682, le monastère de Blangy. Ses deux filles ainées prennent également le voile. La légende raconte qu’un  officier du roi, Ruodgoire, venu avec l’intention de faire sortir Gertrude, la fille de Berthe, du couvent resta paralysé sur place par la prière de celle-ci. Plusieurs curiosités lui sont attribuées comme sa fille Emma pourtant décédée, qui ouvre les yeux à l’arrivée de sa mère Berthe. Dans les villages de Sains à Blangy-sur-Ternoise, traversés par la voiture de Berthe, la légende dit que le 4 Juillet la lettre  « B » est visible sur les feuilles d’avoine. Plusieurs paroissiens affirment l’avoir eux aussi remarquée. Le 4 juillet 723, Berthe meurt dans la sérénité entourée de ses filles.

Blason_ville_blangy-sur-ternoise.png

Armoiries de la commune de Blangy-sur-Ternoise

Saint Amand, qui, pendant la jeunesse d’Adalbald, prêchait déjà la foi dans nos provinces, le connut de bonne heure et entretint avec lui des rapports d’une intime amitié. Ce fut même par ses conseils et pour les services qu’il en avait reçus, qu’Adalbald contribua plus tard, vers 643, à la première fondation de l’abbaye Saint-Pierre de Marchiennes en 630.

cartulaire_marchiennes_abbayeIllustration ancienne représentant l’abbaye Saint Pierre de Marchiennes.

Elbach.png

En sa qualité de noble leude du royaume, il fréquenta d’abord la cour de Dagobert Ier, qui aimait à réunir autour de lui les fils des principales familles, afin de les faire former, sous ses yeux, à l’étude des lettres et à la vie militaire, et de les attacher ainsi par des liens étroits à sa dynastie.

dagobert-Ier-2.gifDagobert 1er implorant sa guérison à Notre Dame de Blécourt

le-royaume-franc-639.jpgLe royaume franc à la mort du roi Dagobert (639)

Adalbald ou Adalbert se distingua par de brillantes qualités, sut se faire aimer de ses frères d’armes et des nobles du palais, et inspira au roi lui-même une grande confiance en sa bravoure et en sa fidélité. En 635 ou 636, il fit partie d’une expédition militaire que Dagobert I envoyait, sous la conduite du référendaire Chadoin, contre les Gascons, peuple belliqueux et insoumis qui s’était soulevé en faveur des enfants de Charobert II. Vers cette époque, Adalbald connut, dans les environs de Toulouse, l’illustre famille du seigneur Ernold, dont il demanda et obtint la fille Rictrude en mariage. Saint Amand, après l’injuste exil auquel Dagobert l’avait condamné, s’était retiré dans cette contrée, et l’on croit qu’il consacra l’union d’Adalbald et de Rictrude. Tous deux le regardaient comme leur guide, leur père spirituel, et la famille de Rictrude, l’une des plus puissantes de la Gascogne, portait un vif intérêt à l’illustre exilé, qui avait opéré un grand bien dans ce pays par ses prédications.

Saint-Amand-of-Maastricht.jpgSaint Amand de Maastricht, originaire de l’actuelle Vendée.

Ce mariage avait reçu l’approbation de tous les parents de Rictrude, à l’exception de ceux qui voyaient avec dépit l’alliance d’une princesse de leur sang avec un Franc d’Austrasie. L’antagonisme des races du Midi et du Nord était encore très-vif à cette époque : les guerres si longues et si meurtrières qu’eurent à soutenir dans la suite les successeurs de Dagobert le témoignent suffisamment. Adalbald lui-même devait devenir un jour la victime de cette farouche animosité et de cette aveugle antipathie.

De retour dans ses domaines d’Ostrevant, avec son épouse, il continua de donner l’exemple des vertus que l’on avait admirées en lui dès son adolescence. Souvent il recevait dans sa demeure les missionnaires qui allaient annoncer partout la bonne nouvelle de l’Évangile. Saint Amand, rappelé de son exil, et saint Riquier étaient particulièrement liés avec sa famille, qui recourait avec bonheur à leurs conseils. Jaloux de voir les enfants que le ciel lui avait donnés marcher dans la voie du bien, il avait soin de les confier à des maîtres vertueux. Adalbald et Rictrude s’appliquaient eux-mêmes à confirmer ces leçons par leur conduite. Aussi était-ce d’ordinaire avec leurs enfants qu’ils pratiquaient les œuvres de religion et de charité, afin d’inspirer à ces jeunes cœurs l’amour de Dieu, et une tendre compassion pour les pauvres.

«Avec eux ils portaient secours aux indigents, donnaient la nourriture à celui que  pressait la faim, et des vêtements à celui qui était transi de froid; avec eux ils visitaient les malheureux pour les consoler, les malades pour leur procurer des remèdes, les criminels quelquefois pour rappeler le repentir dans leurs âmes».

C’est ainsi qu’Adalbald et son épouse formèrent leurs enfants, Mauront, Eusébie ou Ysoir, Clotwinde et Adalsinde, qui croissaient en sagesse et en grâce devant Dieu et devant les hommes. (NDLR : les recherches généalogiques actuelles semblent montrer que le comte d’Ost-Band avait également un deuxième fils nommé également Adalbald comme son père)

Il y avait près de seize ans qu’il remplissait avec fidélité ces devoirs si doux pour un père chrétien, lorsqu’il fut rappelé en Gascogne. Adalbald s’éloigna à regret de sa famille où il goûtait tant de bonheur. A son départ, sa vertueuse épouse Rictrude ne pouvait s’arracher de ses bras; on eut dit qu’elle pressentait le coup qui allait le frapper. Elle voulut l’accompagner quelque temps et le plus loin qu’il fut possible ; mais enfin il fallut se séparer, le cœur rempli de tristes prévisions qui ne devaient que trop tôt se réaliser.

En effet, Adalbald arrivé dans les environs de Périgueux, fut attaqué à l’improviste par des hommes de la famille même de Rictrude qui brûlaient d’assouvir leur haine invétérée. L’infortuné seigneur succomba sous leurs coups, dans les vastes solitudes du Périgord, vers l’an 645, et alla recevoir dans le ciel la récompense de sa piété et de ses bonnes œuvres.

Le bruit causé par ce meurtre arriva promptement aux oreilles de Rictrude, dont il serait impossible d’exprimer la douleur. Mais, résignée à la volonté de Dieu, elle s’efforça de calmer par la prière l’amertume de sa tristesse et de consoler ses enfants. Elle fit rendre les honneurs funèbres à son époux et obtint, peu après, que sa dépouille mortelle lui fût rendue. Des miracles opérés auprès de ces vénérables reliques déterminèrent le culte qu’on rendit à Adalbald presque aussitôt après sa mort, et dans les contrées d’où il était originaire, et dans le Périgord où il fut assassiné.

On lui donne ordinairement le titre de martyr, soit parce que, à cette époque, on désignait sous ce nom les personnes d’une haute vertu qui mouraient de mort violente, soit parce qu’on croit qu’un motif religieux n’était pas tout à fait étranger à ce meurtre, dans un pays où il y avait encore un assez grand nombre d’idolâtres.

Son corps fut déposé dans un tombeau que Rictrude avait fait préparer au monastère d’Elnon (aujourd’hui abbaye de Saint-Amand de la commune de Saint-Amand-les-eaux), du vivant même de saint Amand.

armoiries-saint-amand-les-eauxBlason de Saint-Amand les eaux

tour_de_labbaye_de_saint-amand-les-eaux2Le massif occidental de l’ancienne église abbatiale baroque

Dans la suite, la tête, qu’on avait voulu conserver au lieu du premier enterrement, en Aquitaine, fut transportée à Douai, comme le relate un ancien manuscrit de l’église de Saint-Amé. Cependant, d’après Raissius, ce n’était pas la tête, mais un bras de saint Adalbald que l’on conservait dans cette collégiale. Il existait autrefois dans cette même église une chapelle avec un autel dédié à saint Mauront ou Maurant et à ses parents.

De temps immémorial leurs statues, renfermant des parcelles de leurs reliques, y étaient exposées à la vénération publique.

La première représentait saint Adalbald, revêtu d’une robe fleurdelisée, tenant dans la main droite un livre, dans la main gauche une épée.

Entre saint Adalbald et sainte Rictrude était saint Maurant, leur fils, revêtu d’une large robe ayant un sceptre ou bâton abbatial dans la main droite et dans la main gauche un édifice muni de tours, figurant le monastère de Breuil ; puis venait sainte Rictrude, en habit de bénédictine et tenant aussi en main un édifice qui représentait l’abbaye de Marchiennes.

Nos hagiographes placent la fête de saint Adalbald au 2 février, qui est sans doute le jour de sa mort ou celui de la translation de ses reliques. Les actes de sa vie ont été publiés par les Bollandistes, dans les Acta SS. Februarii, t. I, p. 295, avec un commentaire du père Henschenius, que Ghesquière a reproduit avec quelques corrections dans les Acta SS. Belgii, t. II, p. 393.

Laisser un commentaire