30 janvier Sainte Martine, vierge et martyre, sainte patronne de Rome.

30 janvier Sainte Martine, vierge et martyre, sainte patronne de Rome :

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Sommaire

  Textes de la Messe
  Office
  Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Fête titulaire de la basilique de Sainte Martine, érigée par le pape Donus (676-678). Ses restes furent découverts en la basilique en 1634. La fête fut instituée l’année suivante, 1635.

Textes de la Messe

die 30 ianuarii le 30 janvier
SANCTÆ MARTINÆ SAINTE MARTINE
Virg. et Mart. Vierge et Martyre
III classis (ante CR 1960 : semiduplex) IIIème classe (avant 1960 : semidouble)
Missa Loquébar, de Communi Virginum 1 loco. Messe Loquébar, du Commun des Vierges 1.

Office

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A Matines

Hymnus Hymne. (Urbain VIII)
Martínæ célebri pláudite nómini,
Cives Romúlei, pláudite glóriæ :
Insígnem méritis dícite Vírginem,
Christi dícite Mártyrem.
Applaudis, ô Rome, le nom célèbre de Martine, applaudis à sa gloire ; nomme cette Vierge insigne par ses mérites, nomme la Martyre du Christ.
Hæc dum conspícuis orta paréntibus
Inter delícias, inter amábiles
Luxus illécebras, dítibus áffluit
Faustæ munéribus domus,
Née de parents illustres, entourée de délices, parmi les charmes séduisants du luxe,elle possède en abondance les biens nombreux d’une maison prospère.
Vitæ despíciens cómmoda, dédicat
Se rerum Dómino, et munífica manu
Christi paupéribus distríbuens opes,
Quærit præmia Cælitum.
Méprisant les avantages de cette vie, elle se consacre au Seigneur de toutes choses, et d’une main généreuse, distribuant ses richesses aux pauvres du Christ, elle recherche les récompenses célestes.
Non illam crúcians úngula, non feræ,
Non virgæ horríbili vúlnere cómmovent ;
Hinc lapsi e Súperum sédibus Angeli
Cælésti dape récreant.
Ni les ongles de fer qui la déchirent, ni les bêtes, ni les horribles plaies que lui font les verges, n’ébranlent son courage. Descendus du séjour des Bienheureux, les Anges la fortifient par une nourriture céleste.
Quin et depósita sævítie leo
Se rictu plácido próiicit ad pedes :
Te, Martína, tamen dans gládius neci
Cæli cœtibus ínserit.
Le lion même, ô Martine, oubliant sa cruauté, se prosterne avec douceur à tes pieds ; mais le glaive, te donnant la mort, t’introduit dans l’assemblée des cieux.
Te, thuris rédolens ara vapóribus,
Quæ fumat, précibus iúgiter ínvocat,
Et falsum périmens auspícium, tui
Delet nóminis ómine.
De ton autel, embaumé des vapeurs de l’encens qui y fume, montent vers toi nos prières ; ton nom contient un présage, il efface et détruit le souvenir des auspices trompeurs (de Mars).
A Nobis ábigas lúbrica gáudia,
Tu, qui Martyribus dexter ades, Deus
Une et Trine : tuis da fámulis iubar,
Quo clemens ánimos beas.
Amen.
Éloignez de nous les joies dangereuses, ô Dieu, dont la droite soutient les Martyrs ; vous qui êtes Un et Trois, donnez à vos serviteurs la lumière par laquelle vous faites, dans votre clémence, le bonheur des âmes. Amen.

Leçons des Matines avant 1960

Quatrième leçon. Martine, vierge romaine, fille d’un consulaire, était de race illustre. Privée de ses parents dès ses plus tendres années, et embrasée de l’ardeur de la piété chrétienne, elle distribua aux pauvres, avec une admirable libéralité, les richesses qu’elle possédait en abondance. Sous l’empire d’Alexandre, comme on lui ordonnait d’adorer les faux dieux, elle repoussa avec une grande liberté la proposition de ce crime énorme. C’est pourquoi elle fut frappée de verges à diverses reprises, déchirée avec des crochets, des ongles de fer et des têts de port cassés ; on lui lacéra tous les membres avec des glaives très aigus, on l’arrosa de graisse bouillante, enfin on la condamna aux bêtes de l’amphithéâtre ; mais, par un effet de la puissance divine, elle échappa sans blessure à ce nouveau danger, et, jetée sur un bûcher ardent, elle en sortit saine et sauve par un prodige semblable au premier.

Cinquième leçon. Quelques-uns de ses bourreaux, frappés de la nouveauté de ce miracle et sollicités par la grâce de Dieu, embrassèrent la foi de Jésus-Christ ; après plusieurs tourments, ils eurent la tête tranchée et remportèrent ainsi la palme glorieuse du martyre. Aux prières de la Sainte, des tremblements de terre se produisirent, des feux tombèrent du ciel avec un bruit de tonnerre, renversèrent les temples des faux dieux et consumèrent leurs statues. Il coulait des blessures de Martine du lait avec du sang, et une clarté très brillante ainsi qu’une très suave odeur émanaient de son corps ; parfois elle paraissait élevée sur un trône royal, chantant les louanges de Dieu avec les habitants du ciel.

Sixième leçon. Exaspéré par ces prodiges et surtout par la constance de la vierge, le juge ordonna de lui trancher la tête. Dès que Martine eut reçu le coup de la mort, l’on entendit une voix du ciel qui l’appelait au séjour des bienheureux ; toute la ville trembla fortement, et beaucoup d’adorateurs des idoles se convertirent à la foi chrétienne. Le corps sacré de Martine, martyrisée pendant que saint Urbain 1er siégeait à Rome, fut trouvé sous le pontificat d’Urbain VIII avec les corps des saints Martyrs Concorde, Épiphane et leurs compagnons, dans une antique église, près de la prison Mamertine, sur le penchant du mont Capitolin. Cette église ayant été reconstruite sur un meilleur plan et très bien ornée, on y replaça le corps ; de la Sainte, avec une pompe solennelle, en présence d’un grand concours de peuple et à la joie de la Ville entière.

A Laudes

Hymnus Hymne. (Urbain VIII)
Tu natále solum prótege, tu bonæ
Da pacis réquiem Christíadum plagis ;
Armórum strépitus, et fera prælia
In fines age Thrácios.
Protège le sol qui t’a vue naître, donne au pays des Chrétiens le repos d’une paix utile, repousse jusqu’aux confins de la Thrace le bruit des armes et les cruels combats.
Et regum sócians ágmina sub crucis
Vexíllo, Sólymas néxibus éxime,
Vindéxque innócui sánguinis hósticum
Robur fúnditus érue.
Rassemble tous les rois avec leurs bataillons sous l’étendard de la croix, délivre Jérusalem de la captivité, et, vengeant un sang innocent, renverse jusque dans ses fondements la force de l’ennemi.
Tu nostrum cólumen, tu decus ínclytum,
Nostrárum obséquium réspice méntium ;
Romæ vota libens éxcipe, quæ pio
Te ritu canit, et colit.
O toi, notre appui, toi, notre gloire éclatante, agrée l’hommage de nos cœurs : reçois les vœux de Rome, qui te chante avec piété et t’honore avec joie.
A nobis ábigas lúbrica gáudia,
Tu, qui Martyribus dexter ades, Deus
Une et Trine : tuis da fámulis jubar,
Quo clemens ánimos beas.
Amen.
Éloignez de nous les joies dangereuses, ô Dieu, dont la droite soutient les Martyrs ; vous qui êtes Un et Trois, donnez à vos serviteurs la lumière par laquelle vous faites, dans votre clémence, le bonheur des âmes.
Amen.

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Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Une troisième Vierge romaine, le front ceint de la couronne du martyre, vient partager les honneurs d’Agnès et d’Émérentienne, et offrir sa palme à l’Agneau. C’est Martine, dont le nom rappelle le dieu païen qui présidait aux combats, et dont le corps glorieux repose au pied du mont Capitolin, dans un ancien temple de Mars, devenu aujourd’hui la somptueuse Église de Sainte-Martine. Le désir de se rendre digne de l’Époux divin que son cœur avait choisi, Fa rendue forte contre les tourments et la mort, et sa blanche robe a été aussi lavée dans son sang. L’Emmanuel est le Dieu fort, puissant dans les combats [1] ; mais comme le faux dieu Mars, il n’a pas besoin de fer pour vaincre. La douceur, la patience, l’innocence d’une vierge lui suffisent pour terrasser ses ennemis ; et Martine a vaincu d’une victoire plus durable que les plus grands capitaines de Rome.

Cette illustre Vierge, l’une des patronnes de Rome, a eu l’honneur d’être chantée par un Pape. Urbain VIII est l’auteur des Hymnes du bréviaire.

C’est par ces chants, ô Vierge magnanime, que Rome chrétienne continue de remettre entre vos mains le soin de sa défense. Elle est captive ; si vous la protégez, elle reprendra possession d’elle-même et reposera dans la sécurité. Écoutez ses prières, et repoussez loin de la ville sainte les ennemis qui l’oppriment. Mais souvenez-vous qu’elle n’a pas seulement à craindre les bataillons qui lancent la foudre et renversent les remparts ; même dans la paix, des attaques ténébreuses n’ont jamais cessé d’être dirigées contre sa liberté. Déjouez, ô Martine, ces plans perfides ; et souvenez-vous que vous fûtes la fille de l’Église romaine, avant d’en être la protectrice. Détruisez de plus en plus la puissance du Croissant ; affranchissez Jérusalem, amenez l’Europe à sentir enfin ses entrailles émues pour les Églises de Syrie.

Demandez pour nous à l’Agneau votre Époux la force nécessaire pour enlever de notre cœur les idoles auxquelles il pourrait encore être tenté de sacrifier. Dans les attaques que les ennemis de notre salut dirigent contre nous, prêtez-nous l’appui de votre bras. Il a ébranlé les idoles au sein même de Rome païenne ; il ne sera pas moins puissant contre le monde qui cherche à nous envahir. Pour prix de vos victoires, vous brillez auprès du berceau de notre Rédempteur ; si, comme vous, nous savons combattre et vaincre, ce Dieu fort daignera nous accueillir aussi. Il est venu pour soumettre nos ennemis ; mais il exige que nous prenions part à la lutte. Fortifiez-nous, ô Martine, afin que nous ne reculions jamais, et que notre confiance en Dieu soit toujours accompagnée de la défiance de nous-mêmes.

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